Des stéréotypes à déconstruire et des opportunités à saisir
Aujourd’hui, 30% des entrepreneur·es dans le monde sont des femmes, apportant ainsi une contribution significative à l’économie mondiale. Pourtant des inégalités, pas uniquement de genre, existent et persistent dans le secteur de l’entrepreneuriat.
En effet, l’entrepreneur à succès serait un homme résidant à Paris, sorti tout droit d’une grande école.
Tel est le constat révélé par le média Maddyness, qui décortique, dans un article très intéressant, le profil type des entrepreneurs qui parviennent à lever des fonds en série A. L’accès à ce type de financement reste très sélectif et semblerait être, de surcroît, déterminé par des facteurs tels que la position géographique ou le genre.
Cela soulève alors la question de l’accessibilité au financement, notamment pour les femmes désireuses de rejoindre l’aventure entrepreneuriale.
Quelques chiffres
Faible accès au capital-risque : En France, les entreprises fondées par des femmes ont reçu seulement 5 % du montant total des investissements en capital-risque en 2019, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG). Cela montre une nette disparité dans l’accès à ce mode de financement par rapport aux entreprises dirigées par des hommes.
Des prêts moins importants : Les femmes entrepreneures ont tendance à obtenir des prêts bancaires moins importants que leurs homologues masculins. Selon une enquête de Bpifrance, la taille moyenne des prêts accordés aux entreprises dirigées par des femmes est inférieure de 30 % à celle des entreprises dirigées par des hommes.
Participation limitée aux réseaux de financement : Les femmes ont souvent moins d’accès aux réseaux de financement et aux investisseurs. Une étude du réseau professionnel Elles Bougent a révélé que 88 % des femmes entrepreneures en France estiment que le manque de réseaux professionnels adaptés constitue un obstacle majeur à leur développement.
Question de la perception des risques : Les femmes entrepreneures sont parfois confrontées à des préjugés liés à leur aversion supposée pour le risque. Cette perception peut influencer négativement les décisions des investisseurs, les femmes étant perçues comme moins aptes à gérer des entreprises à fort potentiel de croissance.
Manque de fonds propres : Les femmes entrepreneures ont souvent moins de fonds propres à investir dans leur entreprise au démarrage. Cela peut limiter leur capacité à convaincre les investisseurs de la viabilité de leur projet.
Un soutien financier insuffisant pour les entrepreneures en région : Dans certaines régions de France, les femmes entrepreneures ont encore plus de difficultés à obtenir un financement adéquat en raison du manque de structures d’accompagnement et d’investisseurs locaux.
Malgré les récentes avancées et les opportunités croissantes, le financement accordé aux entreprises dirigées par des femmes reste encore largement inférieur à celui des entreprises dirigées par des hommes.
La bonne nouvelle, c’est que de nombreux acteur.ices se mobilisent pour soutenir financièrement les initiatives d’entrepreneures, afin que la volonté d’entreprendre au féminin ne rencontre plus de frein !
Parmi les opportunités existantes
- La garantie ÉGALITÉ femmes de France Active pour faciliter l’accès au crédit bancaire
- Les plateformes de crowdfunding comme Tudigo qui encouragent démocratisation de l’accès au financement
- Le prêt d’honneur à taux 0 proposé par Initiative France
- Les programmes et incubateurs spécialisés comme le dispositif Wom’energy du Réseau Entreprendre
- Les réseaux féminins tels que Action’elles ou Femmes des Territoires
- Les plans d’actions régionaux pour l’entrepreneuriat des femmes (PAR) de BPI France
Pour lire l’article de Maddyness : https://www.maddyness.com/2023/09/20/voici-le-portrait-robot-de-lentrepreneur-qui-boucle-sa-serie-a/